La thématique de la littérature africaine qui semblait très claire à première vue ne fut pas aussi évidente qu’on aurait pu le penser… Nous avons pu remarquer que la littérature africaine restait assez compliquée à aborder, tout simplement parce que nous connaissons finalement peu d’écrivains africains. 

Les oeuvres littéraires sur le thème de l’Afrique ne manquent pas, mais ce n’était pas le sujet… Pour autant vous découvrirez dans les livres conseillés quelques petits bijoux vivement recommandés!

En fin d’article vous trouverez un poème et une interview de l’écrivain Jean Bofane

Congo Inc – Le testament de Bismarck de Jean Bofane (Florence, Sabine & Natacha)

Le jeune Isookanga quitte sa forêt et son village pygmée pour faire du business à Kinshasa. Sur son chemin, de nombreux personnages, des plus pauvres aux plus puissants, des plus vils aux plus naïfs, composent un saisissant tableau du Congo contemporain aux prises avec la mondialisation. Après Mathématiques congolaises (prix Jean Muno, grand prix littéraire de l’Afrique noire, prix littéraire de la SCAM, In Koli Jean Bofane n’a rien perdu de son énergie, de son humour ni de sa lucidité politique.

Le jardin des sortilèges ou le parfum des légendes d’Ahmed Sefrioui (Claire-Aude)

Cet ouvrage est un recueil de quinze contes tirés de la littérature orale populaire marocaine. Chque récit est précédé de quelques réflexions et éclaircissements qui traduisent l’âme profonde du peuple marocain, sensible au merveilleux et à la poésie.

Things fall apart de Chinua Achebe (Natacha)

A simple story of a « strong man » whose life is dominated by fear and anger, Things Fall Apart is written with remarkable economy and subtle irony. Uniquely and richly African, at the same time it reveals Achebe’s keen awareness of the human qualities common to men of all times and places.

Mathématiques congolaises de Jean Bofane (Natacha)

Dans un Kinshasa secoué de remous de toutes sortes, Célio aurait pu traîner sa galère encore longtemps, n’eût été sa rencontre avec le directeur d’un bureau aux activités très confidentielles, attaché à la présidence de la République. La faim tenaille suffisamment les ventres pour que le débat sur bien et mal puisse être sérieusement envisagé. La ville ne fait pas de cadeau, le jeune homme le sait, et il tient là l’occasion de rejoindre le cercle très fermé des sorciers modernes qui manipulent les êtres et la vie quotidienne. Orphelin depuis l’une des guerres qui ravagent le pays, Célio conserve comme une bible un vieux manuel scolaire, retrouvé dans le sac de son père tué au hasard d’une route de fuite. C’est grâce à des théorèmes et à des définitions que Célio Mathématik espère influer sur le destin dont il dit n’être que le jouet. Un moment emporté dans la spirale sympathique de la vie facilitée, Célio Mathématik n’a cependant pas oublié la mort suspecte de Baestro, un vieux copain qui gagnait quelques sous en participant à des manifs arrangées par l’éminence grise du pouvoir, mais qui un jour y a laissé sa vie. Avec humour et gravité, connaissant son monde et pour cause, In Koli Jean Bofane campe d’une plume aussi acerbe qu’exotique ses personnages et dresse des tableaux d’un Congo que le lecteur s’approprie vite parce qu’il sent les rues, palpite au rythme des musiques et des images livrées avec justesse et énormément d’empathie.

Half of a yellowfins sun de Chimamanda Ngozi Adichie (Natacha)

A masterly, haunting new novel from a writer heralded by The Washington Post Book World as “the 21st-century daughter of Chinua Achebe,” Half of a Yellow Sun re-creates a seminal moment in modern African history: Biafra’s impassioned struggle to establish an independent republic in Nigeria in the 1960s, and the chilling violence that followed. 
With astonishing empathy and the effortless grace of a natural storyteller, Chimamanda Ngozi Adichie weaves together the lives of three characters swept up in the turbulence of the decade. Thirteen-year-old Ugwu is employed as a houseboy for a university professor full of revolutionary zeal. Olanna is the professor’s beautiful mistress, who has abandoned her life of privilege in Lagos for a dusty university town and the charisma of her new lover. And Richard is a shy young Englishman in thrall to Olanna’s twin sister, an enigmatic figure who refuses to belong to anyone. As Nigerian troops advance and the three must run for their lives, their ideals are severely tested, as are their loyalties to one another. 
Epic, ambitious, and triumphantly realized, Half of a Yellow Sun is a remarkable novel about moral responsibility, about the end of colonialism, about ethnic allegiances, about class and race—and the ways in which love can complicate them all. Adichie brilliantly evokes the promise and the devastating disappointments that marked this time and place, bringing us one of the most powerful, dramatic, and intensely emotional pictures of modern Africa that we have ever had.

L’hibiscus pourpre de Chimamanda Ngozi Adichie (Sabine)

Kambili a quinze ans. Son monde est limité aux murs de la résidence luxueuse d’Enugu, au Nigeria, où elle vit avec ses parents et son frère Jaja. Son père, Eugène, est un riche notable qui régit son foyer selon des principes d’une rigueur implacable. 
Sa générosité et son courage politique (il possède le seul journal indépendant du pays) en font un véritable héros de sa communauté. Mais Eugène est aussi un fondamentaliste catholique, qui conçoit l’éducation de ses enfants comme une chasse au péché où les plus terribles punitions trouvent leur justification dans la foi. 
Quand un coup d’Etat vient secouer le Nigeria, Eugène, très impliqué dans la crise politique, est obligé d’envoyer Kambili et Jaja chez leur tante. Les deux adolescents y découvrent un foyer bruyant, plein de rires et de musique. Ils prennent goût à une vie simple, qu’ils croyaient dangereuse et païenne, et ouvrent les yeux sur la nature tyrannique de leur père. 
Lorsque Kambili et son frère reviennent sous le toit paternel, le conflit est inévitable et la maison se transforme en champ de bataille où les enfants vont se révolter pour gagner leur liberté. L’Hibiscus pourpre est un roman bouleversant sur la fin de l’innocence, la violence domestique, l’intolérance religieuse et l’émancipation.

Amkoullel, l’enfant Peul d’ Amadou Hampâté Bâ (Sabine) 

En 1991, Théodore Monod écrivait à propos d’Amadou Hampâté Bâ : Puissent ceux qui le découvriront… se sentir moralement enrichis et fortifiés par la découverte de celui qui fut à la fois un sage, un savant et un spirituel… Hampâté Bâ venait de mourir. 
Et à travers lui, le formidable témoignage d’un penseur et conteur du Mali qui avait su reprendre à son compte les traditions d’oralité de son pays. 
Dès l’enfance, nous étions entraînés à observer, à regarder, à écouter, si bien que tout événement s’inscrivait dans notre mémoire comme dans une cire vierge.
Pour raconter l’enfance en son pays, l’auteur choisit d’évoquer la savane ouest-africaine, la brousse dévorée par le soleil, battue par les tornades, griffée par le fleuve Niger qui traverse le pays. 
Au centre de son récit : le royaume de Bandiagra au début du siècle, régi par un islam sévère qui encadre la vie des jeunes enfants. 
L’auteur y grandit dans le respect de deux principes fondamentaux : l’honneur et le respect maternel. Un enfant peut désobéir à son père mais jamais à sa mère. 
Il faut souligner le talent narratif de l’auteur qui explose littéralement à travers ce récit de son enfance et de son adolescence malienne. Amadou Hampâté Bâ, qui demeure avant tout un magnifique conteur, y décrit avec force humour (mais aussi horreur) les événements drôles ou terribles qui ont façonné son pays… et sa personnalité. –Stellio Paris

No home de Yaa Gyazi (Sabine)

Un voyage époustouflant dans trois siècles d’histoire du peuple africain.
Maama, esclave Ashanti, s’enfuit de la maison de ses maîtres Fantis durant un incendie, laissant derrière elle son bébé, Effia. Plus tard, elle épouse un Ashanti, et donne naissance à une autre fille, Esi. Ainsi commence l’histoire de ces deux demi-sœurs, Effia et Esi, nées dans deux villages du Ghana à l’époque du commerce triangulaire au XVIIIe siècle. Effia épouse un Anglais et mène une existence confortable dans le fort de Cape Coast, sans savoir que Esi, qu’elle n’a jamais connue, est emprisonnée dans les cachots du fort, vendue avec des centaines d’autres victimes d’un commerce d’esclaves florissant avant d’être expédiée en Amérique où ses enfants et petits-enfants seront eux aussi esclaves. Grâce à un collier transmis de génération en génération, l’histoire se tisse d’un chapitre à l’autre : un fil suit les descendants d’Effia au Ghana à travers les siècles, l’autre suit Esi et ses enfants en Amérique.
En Afrique comme en Amérique, No Home saisit et traduit, avec une étonnante immédiateté, combien la mémoire de la captivité est restée inscrite dans l’âme d’une nation. Navigant avec talent entre histoire et fiction, nuit et lumière, avec une plume qui varie d’un continent à l’autre, d’une société à une autre, d’une génération à la suivante, Yaa Gyasi écrit le destin de l’individu pris dans les mouvements destructeurs du temps, offrant une galerie de personnages aux fortes personnalités dont les vies ont été façonnées par la loi du destin.

Poème à mon frère blanc – attribué à Léopold Sédar Senghor

Cher frère blanc,
Quand je suis né, j’étais noir,
Quand j’ai grandi, j’étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.

Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.

Alors, de nous deux,
Qui est l’homme de couleur ?

In Koli Jean Bofane – Littérature, réalité & rôle du Congo dans la mondialisation

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