Nous avions déjà traité ce thème et je dois dire que je ne m’attendais pas à de grandes surprises. C’est comme si j’avais oublié la profusion du genre mais aussi tous ces chefs d’oeuvre de la littérature classique qui ont bouleversé des générations d’êtres humains.
Je me demande encore comment j’ai pu oublier de vous présenter le Décaméron de Jean Boccace que j’ai lu pendant le premier confinement en 2020 donc il n’y a pas si longtemps. Et puis hier soir me revient à l’esprit « Le Cantique des cantiques » de l’Ancien Testament. Mais comment est-il possible de ne pas vous l’avoir mentionné? J’aurai même dû vous en lire un extrait, tellement c’est beau ! Je vais me rattraper en vous mettant un lien ici.
Malgré ces oublis, que cette réunion fut intéressante ! Nous avons découvert grâce à Stéphanie, un roman sympathiquement lubrique d’un prix Nobel de Littérature.
Natacha nous a présenté avec un souvenir ébloui parce qu’elle l’a lu il y a longtemps, la plus belle histoire d’amour DU MONDE selon Louis Aragon. Livre écrit par un écrivain Kirghiz, seulement 30 après que le pays se soit doté d’un alphabet… Mais au fait, c’est où le Kirghizstan, Natacha???

Et comment ça, Aragon affirme que c’est la plus histoire d’amour DU MONDE sans que personne ne la connaisse?? Ma curiosité titillée ne tiendra qu’une journée… Je me suis procuré le livre dès le lendemain et je viens de le commencer !
Caroline a choisi de nous présenter ce livre polémique et best-seller, vendu à plus de 2 500 000 exemplaires dans le monde, traduit dans 44 langues, de cette femme qui dit oui à tous les hommes qui se présentent à elle. Non, elle n’est pas nymphomane, non, elle ne trouve pas à chaque coup son plaisir. Elle veut être gentille en étant systématiquement consentante, nous dit Caroline. Vous aussi, vous vous dites qu’il y a quelque chose de l’ordre de l’attrape-nigaud là ? Pas si sûr… Pour en avoir le coeur net, je lirai aussi ce livre!
Enfin, je découvre encore à l’occasion de cette soirée ce poème codé écrit à 4 mains par Alfred de Musset et Georges Sand. Stéphanie nous explique qu’il faut le lire deux fois, une première fois normalement, puis on recommence en lisant une ligne sur deux. Quelle ne fut pas ma surprise quand elle nous en lut deux extraits. Faites l’essai, voici le lien ici.
Vous trouverez dans nos conseils deux grands classiques l’un anglais, l’autre allemand avec deux héroïnes extraordinaires, un magnifique recueil d’estampes japonaises très évocatrices, des poèmes, des livres d’histoire, des romans un peu émoustillants, des BDs, de la littérature « de gare » divertissante. Il y a de quoi lire!
Et pourtant nous n’avons même pas abordé les oeuvres polémiques comme Lolita de Nabokov, Venus Erotica d’Anaïs Nin ou encore Tropique du Cancer d’Henry Miller. Nous avons donc encore matière à refaire une réunion sur ce thème ;-).
En attendant la prochaine réunion, je vous souhaite d’ores et déjà beaucoup de plaisir dans vos lectures (torrides ou non) 😉

La série des SAS de Gérard de Villiers (Anne)
SAS est une série de romans d’espionnage (deux cents ouvrages publiés entre 1965 et octobre 2013) écrite par Gérard de Villiers, parfois qualifiés de « romans de gare » à cause de leur style léger et de leur lecture rapide. La série est intitulée ainsi en référence au prédicat honorifique Son Altesse Sérénissime du héros de la collection, Malko Linge.
Selon la Revue des deux Mondes, « si l’on mesurait le talent au nombre d’exemplaires vendus, SAS écraserait James Joyce au compteur (…) et SAS tient, dans l’imaginaire collectif, une place qu’occupe James Bond chez nos voisins d’outre-Manche »1.
Les quatre premiers romans de la collection SAS parurent d’ailleurs simultanément sous une présentation fortement similaire à celle des James Bond en plein succès à la même époque : couverture en bristol blanc comportant juste, outre le nom de l’auteur et le titre, un dessin au trait du personnage principal.

Pantaléon et les visiteuses de Mario Vargas Llosa (Stéphanie)
Le capitaine Pantaleán Pantoja a le génie de l’organisation, l’amour de l’obéissance et une seule mystique : l’efficacité de l’institution militaire.Il met toutes ses vertus au service d’une mission dont le chargent ses supérieurs, et qui consiste à » pacifier » sexuellement les troupes isolées de l’Amazonie péruvienne. Son travail acharné et ses talents lui permettent de monter rapidement le S.V.G.P.F.A. (Service de Visiteuses pour Garnisons, Postes Frontières et Assimilés), qui a son hymne, ses couleurs, et devient une florissante affaire. Quant à Pantaleán qui n’a jamais regardé d’autres femmes que sa mère, Mme Léonor, et son épouse, Pochita, il est promu au rang de plus puissant proxénète du Pérou. En marge de son drame, dans la même double tonalité burlesque et grave, Vargas Llosa tisse le destin tragique du frère Francisco, autre fanatique, qui pousse ses fidèles à crucifier des animaux, puis des hommes, pour conjurer le » Mal « .

La garçonnière d’Hélène Grémillon (Stéphanie)
Buenos Aires, 1987. Lisandra Puig est retrouvée morte défenestrée, au pied de son immeuble. La police aussitôt suspecte son mari, le docteur Vittorio Puig. Il est psychanalyste. Dans son cabinet s’allongent sur le divan bourreaux et victimes de la dictature argentine. Eva Maria est l’une d’entre elles. Persuadée de l’innocence de Vittorio, elle décide de mener l’enquête. Pour elle, c’est certain : le meurtrier se trouve parmi les patients. Mais lequel. Et pourquoi ?
Hélène Grémillon a publié en 2010 son premier roman « Le confident », qui a été traduit en vingt-sept langues.

N’appelle pas à la maison de Carlos Zanon (Stéphanie)
Barcelone, de nos jours. Raquel, Cristian et Bruno vivent d’une arnaque dans laquelle ils excellent : ils font chanter les couples illégitimes. De l’argent facile, une organisation bien rodée, menée de main de maître par Bruno, malgré quelques passages à tabac lorsque les choses dérapent. Merche et Max sont amants. Elle est mariée, il est divorcé ; tous deux font partie de la classe moyenne catalane. Un jour, Cristian va repérer le couple et noter le numéro de plaque d’immatriculation de Max. L’engrenage diabolique est enclenché… mais rien ne va se passer comme prévu.
Deux mondes se côtoient dans ce roman où l’on croise une galerie de personnages marquants, durement touchés par la crise et par la vie.

Le liseur de Bernhard Schlink (Stéphanie)
À quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d’une femme de trente-cinq ans dont il devient l’amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l’un de leurs rites consiste à ce qu’il fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain. Sept ans plus tard ; Michaël assiste, dans le cadre de ses études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablée par ses coaccusées, elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l’insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais.
Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit « Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération (…) que j’aurais moins bien su camoufler que les autres ? »

L’amant japonais d’Isabel Allende (Stéphanie)
Alma Belasco, une fraîche dame de 80 ans passés, belle, cultivée et pleine de talents, décide de quitter la vaste demeure familiale de Sea Cliff où elle a grandi afin de s’installer à Lark House, une résidence très prisée pour personnes âgées des environs de San Francisco. A Lark House, la vieillesse n’est pas un fardeau mais une bénédiction, la vie qui se poursuit, un bonheur dont il faut savourer chaque instant comme au temps de la jeunesse.
Dans cette institution insolite où se croisent les personnes les plus fantasques, Alma se lie d’amitié avec Irina, une jeune infirmière moldave qui cache, derrière sa douceur et sa prévenance sans faille, une blessure profonde et un sombre passé. Seth Belasco, le petit-fils d’Alma, tombe amoureux d’elle au premier regard et, au prétexte d’écrire une histoire de la famille, il rend de plus en plus souvent visite à sa grand-mère, qui se prête avec espièglerie au jeu des souvenirs.
Au fil des mois, face à cet amour naissant et contrarié de deux êtres qu’elle chérit, Alma commence à raconter l’histoire de sa vie : sa fuite de Pologne dans les années 30, seule, tandis qu’elle voit s’éloigner ses parents restés sur le quai de Dantzig, son installation chez son oncle et sa tante à Sea Cliff, sa profonde amitié avec son cousin Nathaniel et surtout, sa grande histoire d’amour avec Ichimei, le fils du jardinier et le compagnon des jeux de son enfance.
Un amour fait d’obstacles, d’absences et de silences, mais qui vit malgré tout dans le cœur des amants.

Eloge des femmes mûres de Stephen Vizinczey (Stéphanie)
» Je me méfiais d’Eloge des femmes mûres, ne serait-ce que parce que ce roman est devenu un best-seller mondial. J’avais tort. L’érotisme, c’est cela, le vrai, qui se pratique dans la découverte et le respect de l’autre, qui enrichit la connaissance de soi. » (Maurice Nadeau, La Quinzaine littéraire)
» C’est sans doute la plus incroyable aventure éditoriale de ces dernières années… En France, Eloge des femmes mûres tient le haut du pavé depuis maintenant dix-huit mois : il n’a pratiquement jamais quitté les listes des meilleures ventes des livres… Et tout cela sans le secours de la presse : trois articles en tout et pour tout… Un récit amusant, un style sobre mais irréprochable, un propos anticonformiste et profond : il n’en fallait pas davantage. » (François Busnel, L’Express)
» C’est un bijou de subtilité, de nuances, sur la découverte de la sexualité… Je n’en suis pas encore revenue. Lisez-le ! » (Danielle Laurin, Elle)

Des GI’s et des femmes de Mary Louise Roberts (Stéphanie)
Comment convaincre les GI de débarquer sur les plages de Normandie et de se jeter sous le feu ennemi au péril de leur vie ? En invoquant le patriotisme, la solidarité entre les démocraties, les crimes barbares des nazis ? Sans nul doute. Mais un autre argument fut employé au sein de l’armée américaine en 1944 : « Pensez à la beauté des femmes françaises qui n’attendent que vous et sauront comment récompenser leurs libérateurs. »
S’appuyant sur de très nombreux documents d’archives, ce livre raconte une histoire fascinante et dérangeante : le commandement militaire américain a « vendu » le Débarquement à ses GI comme une aventure érotique et a sciemment exploité le mythe de la femme française experte en matière sexuelle et disponible. Il jette une lumière crue sur les conséquences de cette propagande : la prostitution débordante partout où se trouvaient des GI, exposant leurs relations sexuelles au vu et au su de tous, mais aussi les agressions sexuelles et les viols.
Loin d’être anecdotique, la sexualité des GI fut l’un des enjeux de la bataille politique qui se jouait sur le territoire libéré, celle entre l’impérialisme américain et la souveraineté française. Humiliante, elle a contribué à nourrir l’antiaméricanisme d’après-guerre.
Mary Louise Roberts enseigne l’histoire de France à l’université du Wisconsin. Elle est une spécialiste réputée de l’histoire des femmes et du genre.

Shunga – Sex And Pleasure in Japanese Art by Tymothy Clarck (Stéphanie)
You can discover Japanese art like no other. Originally created by the artists of the ukiyo-e school of the floating world to advertise brothels in 17th-century Yoshiwara, these popular spring pictures (shunga) transcended class and gender in Japan for almost 300 years. These tender, humorous and brightly coloured pieces celebrate sexual pleasure in all its forms, culminating in the beautiful, yet graphic, work of iconic artists Utamaro, Hokusai and Kunisada. This catalogue of a major international exhibition aims to answer some key questions about what shunga is and why was it produced. Erotic Japanese art was heavily suppressed in Japan from the 1870s onwards as part of a process of cultural modernisation that imported many contemporary western moral values. Only in the last twenty years or so has it been possible to publish unexpurgated examples in Japan and this ground-breaking publication presents this fascinating art in its historical and cultural context for the first time. Within Japan, shunga has continued to influence modern forms of art, including manga, anime and Japanese tattoo art. Drawing on the latest scholarship and featuring over 400 images of works from major public and private collections, this landmark book sheds new light on this unique art form within Japanese social and cultural history. Shunga: sex and pleasure in Japanese art is published to accompany an exhibition at the British Museum from October 2013 to January 2014.

After d’Anna Todd (Catherine)
Tessa is a good girl with a sweet, reliable boyfriend back home. She’s got direction, ambition, and a mother who’s intent on keeping her that way.
But she’s barely moved into her freshman dorm when she runs into Hardin. With his tousled brown hair, cocky British accent, tattoos, and lip ring, Hardin is cute and different from what she’s used to.
But he’s also rude—to the point of cruelty, even. For all his attitude, Tessa should hate Hardin. And she does—until she finds herself alone with him in his room. Something about his dark mood grabs her, and when they kiss it ignites within her a passion she’s never known before.
He’ll call her beautiful, then insist he isn’t the one for her and disappear again and again. Despite the reckless way he treats her, Tessa is compelled to dig deeper and find the real Hardin beneath all his lies. He pushes her away again and again, yet every time she pushes back, he only pulls her in deeper.
Tessa already has the perfect boyfriend. So why is she trying so hard to overcome her own hurt pride and Hardin’s prejudice about nice girls like her?
Unless…could this be love?
Now newly revised and expanded, Anna Todd’s After fanfiction racked up 1 billion reads online and captivated readers across the globe. Experience the Internet’s most talked-about book for yourself!
There was the time before Tessa met Hardin, and then there’s everything AFTER … Life will never be the same.

Lady Chatterley’s lover by D.H. Lawrence (Barbara)
Lawrence’s frank portrayal of an extramarital affair and the explicit sexual explorations of its central characters caused this controversial book, now considered a masterpiece, to be banned as pornography until 1960.

Roméo et Juliette de William Shakespeare (Muriel)
In Romeo and Juliet, Shakespeare creates a violent world, in which two young people fall in love. It is not simply that their families disapprove; the Montagues and the Capulets are engaged in a blood feud.
In this death-filled setting, the movement from love at first sight to the lovers’ final union in death seems almost inevitable. And yet, this play set in an extraordinary world has become the quintessential story of young love. In part because of its exquisite language, it is easy to respond as if it were about all young lovers.

Le déclic de Milo Manara (Sophia)
Pour son 40e anniversaire : une édition collector d’un monument de l’érotisme avec un tiret à part inédit signé de la main du maître.
À l’origine, une découverte capitale, un remède infaillible contre l’impuissance, un petit appareil qui agit sur le cerveau. Un simple boîtier muni d’un curseur pour régler l’intensité du stimulus. Une découverte qui excite les sens… et attise les convoitises. Changement de propriétaire, changement de finalité : l’objet miracle devient un jeu…
Retrouvez l’intégrale des quatre volumes du chef-d’œuvre érotique de Milo Manara. Plus charnel, sensuel et torride que jamais, laissez-vous happer par le tourbillon des sens, et succombez aux délices du plaisir.
Cette édition collector profite d’un emboitage sous coffret avec insertion d’un tiré à part inédit numéroté et signé par Manara.

Djamilia de Tchinghiz Aïtmatov (Natacha)
«Djamilia était vraiment très belle. Élancée, bien faite avec des cheveux raides tombant droit, de lourdes nattes drues, elle tortillait habilement son foulard blanc, le faisant descendre sur le front un rien de biais, et cela lui allait fort bien et mettait joliment en valeur la peau bronzée de son visage lisse. Quand Djamilia riait, ses yeux d’un noir tirant sur le bleu, en forme d’amande, s’allumaient… Et j’étais jaloux d’elle, comme les jeunes frères sont jaloux de leurs sœurs… »
«Oui, pour moi, c’est la plus belle histoire d’amour du monde.»
Louis Aragon

La vie sexuelle de Catherine M de Catherine Millet (Caroline)
Bien connue dans les milieux de l’art, auteur d’essais sur l’art contemporain et de monographies consacrées aux artistes d’aujourd’hui, Catherine Millet entreprend de raconter sa vie sexuelle. Avec une crudité et une clarté dont on reste confondu.
Le récit ne suit aucune chronologie, la relation des événements (non datés) et la description des scènes sexuelles étant distribuées selon quatre chapitres : « le nombre », « l’espace », « l’espace replié » et « détails ».
La Vie sexuelle de Catherine M. constitue, à coup sûr, l’un des livres les plus audacieux et les plus stupéfiants que la tradition érotique ait donnés à la littérature française.

Journal amoureux de Benoîte Groult et Paul Guimard (Sabine)
J’ai toujours su que ce Journal amoureux existait… Maman m’en avait parlé. C’est Paul qui est à l’origine de ce projet car il voulait aider maman à prendre confiance en son talent, auquel elle ne croyait guère à l’époque. C’était d’autant plus généreux de sa part qu’il n’a jamais tenu un journal de sa vie et que c’était même contraire à sa nature. Maman lui rendait souvent hommage pour cette initiative – et elle n’avait l’hommage facile pour personne !
Blandine de Caunes
Jeunes trentenaires, Benoîte Groult et Paul Guimard racontent à tour de rôle leur quotidien, laissant déjà entrevoir le talent des deux écrivains reconnus qu’ils deviendront. Leur journal constitue par ailleurs un formidable document sur les années 1950 et sur le féminisme naissant d’une femme engagée qui participera à tous les combats de son époque.
On ne s’ennuie pas une seconde à la lecture de ce témoignage intime. L’Express.
Un dialogue affûté, bagarreur et délicieux, qui bâtit la légende d’un couple. Elle.

Passion simple d’Annie Ernaux (Sabine)
« A partir du mois de septembre l’année dernière, je n’ai plus rien fait d’autre qu’attendre un homme : qu’il me téléphone et qu’il vienne chez moi. » Annie Ernaux

Le Décaméron de Jean Boccace (Sabine)
Si, de nouveau, la mode est aux conteurs, le moment est venu de redécouvrir le premier d’entre eux, Giovanni Boccace, qui doit peut être au millésime de sa naissance en 1313 l’une des plus éclatantes fortunes littéraires de tous les temps. Composé vers 1350, traduit dans l’Europe entière, imité voire pillé pendant des siècles, son Décaméron eut une postérité aussi prestigieuse qu’innombrable de Chaucer à La Fontaine, de Molière à Potocki. Fuyant la peste qui décime Florence en 1348, sept jeunes filles et trois jeunes gens trouvent refuge dans une somptueuse villa toscane. Pendant dix jours, ponctués de concerts, de fêtes et de banquets, chacun s’efforcera de divertir quotidiennement les autres par l’invention d’un conte. Ni l’émotion ni le tragique ne sont absents de ces cent récits, mais la tonalité d’ensemble, on le sait, est plutôt la galanterie, une galanterie prompte, naturelle, expéditive, peu portée en tout cas aux longs soupirs.
» Qui voudrait réduire Boccace à la même pudeur que Virgile ne ferait assurément rien qui vaille et pécherait contre les bienséances en prenant à tâche de les observer « , remarque La Fontaine.