Nous étions peu nombreuses pour aborder la thématique de la littérature allemande mais la soirée n’en fut pas moins riche en échanges. Vous trouverez dans nos conseils presque uniquement des best-sellers. A croire que le mythe de la qualité allemande existe aussi en littérature !…

Le liseur de Bernhard Schlink (conseillé par Catherine)
4e couverture : À quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d’une femme de trente-cinq ans dont il devient l’amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l’un de leurs rites consiste à ce qu’il fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain. Sept ans plus tard; Michaël assiste, dans le cadre de ses études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablée par ses coaccusées, elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l’insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais.
Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit « Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération (…) que j’aurais moins bien su camoufler que les autres ? »

Le goût des pépins de pomme de Katharina Hagena (conseillé par Catherine)
4e couverture : A la mort de Bertha, ses trois filles, Inga, Harriet et Christa, et sa petite-fille, Iris, la narratrice, se retrouvent dans leur maison de famille, à Bootshaven, dans le nord de l’Allemagne, pour la lecture du testament. A sa grande surprise, Iris hérite de la maison et doit décider en quelques jours de ce qu’elle va en faire. Bibliothécaire à Fribourg, elle n’envisage pas, dans un premier temps, de la conserver. Mais, à mesure qu’elle redécouvre chaque pièce, chaque parcelle du merveilleux jardin qui l’entoure, ses souvenirs se réveillent, reconstituant l’histoire émouvante, parfois rocambolesque, mais essentiellement tragique, de trois générations de femmes.

La maison allemande d’Annette Hesse (conseillé par Cécile)
4e couverture : Francfort, au début des années 1960. Eva Bruhns est une jeune femme sans histoire : interprète du polonais, elle est requise pour traduire les dépositions de témoins au second procès d’Auschwitz qui vient de s’ouvrir afin de traduire en justice les crimes de dignitaires nazis. Si elle voit d’abord dans ce travail l’occasion de conquérir une autonomie financière inédite, les révélations auxquelles le procès la confrontent ne tardent pas à la bouleverser… Un beau roman sur le blocage mémorial dans l’Allemagne d’après-guerre et le difficile apprivoisement par la génération suivante d’une mémoire traumatique, mené avec une souplesse très cinématographique, mais qui dresse aussi avec empathie et justice le portrait d’une jeune fille des années 1960, de sa délicate entrée dans l’âge adulte et de la construction patiente de son individualité.

Peur de Dirk Kurbjuweit (conseillé par Cécile)
4e couverture : « J’avais toujours cru mon père capable de commettre un massacre. Dès qu’il était question d’une tuerie aux informations, je retenais mon souffle jusqu’à ce que le nom du coupable tombe. Pure paranoïa, j’en conviens, mais nos peurs d’enfant ont la peau dure. »
Randolf Tiefenthaler affirme avoir eu une enfance normale, même si son père collectionnait à leur domicile un véritable arsenal. Marié et père de deux enfants, Randolf, aujourd’hui architecte, s’enorgueillit d’avoir acheté pour sa famille un nouvel appartement situé dans un quartier cossu de Berlin. Mais son confort bourgeois et ses convictions progressistes sont torpillés le jour où il rencontre l’homme qui vit sous leurs pieds. Dieter Tiberius se révèle vite un voisin menaçant, un harceleur au comportement de plus en plus erratique et inquiétant. Randolf Tiefenthaler devra répondre à une question que l’on n’aimerait jamais avoir à se poser : jusqu’où est-on capable d’aller pour protéger sa famille ?

Les souffrances du jeune Werther de Goethe (conseillé par Muriel)
Commentaire de Muriel : Premier roman de Goethe qui lui a apporté une notoriété immédiate (1174), éminemment romantique et poétique. Merveilleusement bien écrit.
Roman épistolaire, sous forme de lettres écrites par le jeune Werther à un ami.
Il y décrit ses états d’âmes et sa passion amoureuse et dévorante pour la jeune Charlotte avec qui il partage de nombreux centres d’intérêts. Malheureusement pour lui, Charlotte est fiancée puis se marie à un autre homme, Albert. Ce roman a entraîné une vague de suicide qui a été reprochée à Goethequi aurait légitimé ou magnifié celui-ci.

Le pigeon de Patrick Süskind (conseillé par Geneviève)
4e couverture : « Lorsque lui arriva cette histoire de pigeon qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, Jonathan Noël avait déjà dépassé la cinquantaine, il avait derrière lui une période d’une bonne vingtaine d’années qui n’avait pas été marquée par le moindre événement, et jamais il n’aurait escompté que pût lui arriver rien de notable sauf de mourir un jour. Et cela lui convenait tout à fait. Car il n’aimait pas les événements, et il avait une véritable horreur de ceux qui ébranlaient son équilibre intérieur et chamboulaient l’ordonnance de sa vie. »
Qu’est-ce qu’un « événement » ?
Que se passe-t-il, en somme, quand « il se passe quelque chose » dans la vie d’un homme ?

A l’ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque (conseillé par Geneviève)
4e couverture : Quand nous partons, nous ne sommes que de vulgaires soldats, maussades ou de bonne humeur et, quand nous arrivons dans la zone où commence le front, nous sommes devenus des hommes-bêtes… »
Témoignage d’un simple soldat allemand de la guerre de 1914-1918, A l’ouest rien de nouveau, roman pacifiste, réaliste et bouleversant, connut, dès sa parution en 1928, un succès mondial retentissant et reste l’un des ouvrages les plus forts dans la dénonciation de la monstruosité de la guerre.

Le joueur d’échecs de Stefan Zweig (conseillé par Sabine)
4e couverture : Czentowic, champion d’échecs arrogant, esprit borné à outrance, inculte et étonnamment stupide, occupe le premier plan jusqu’à l’entrée en scène de Monsieur B. Dès lors que cet aristocrate autrichien s’intéresse à la partie livrée entre le champion et les passagers amateurs, la direction du texte bascule.
Par un effet de symétrie, la narration se transforme en un face à face tendu entre un esprit brillant et rapide à l’intelligence abstraite et un cerveau au pragmatisme brutal, incapable de projection véritable. Mise en scène percutante de la résurrection de la folie, cette nouvelle oscille entre ouverture et enfermement.
Dans cette avancée implacable de la stupidité destructrice, allégorie de la victoire du nazisme mais aussi chef-d’œuvre de composition, Zweig s’intéresse peu à la survie du corps, préférant montrer les réactions de l’esprit, qui trouve un symbole parfait dans ce jeu éminemment intelligent mais désespérément stérile.

Le parfum de Patrick Süskind (conseillé par Sabine)
4e couverture : Au XVIIIème siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque.
Il s’appelait Jean-Baptiste Grenouille.
Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre que lui n’aurait pas survécu.
Mais Grenouille n’avait besoin que d’un minimum de nourriture et de vêtements, et son âme n’avait besoin de rien. Or ce monstre de Grenouille avait un don, ou plutôt un nez unique au monde, et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout-puissant de l’univers, car « qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur des hommes ».

Siddhartha d’Hermann Hesse (conseillé par Natacha)
4e couverture : Un jour vient où l’enseignement traditionnel donné aux brahmanes ne suffit plus au jeune Siddhartha.
Quand des ascètes samanas passent dans la ville, il les suit, se familiarise avec toutes leurs pratiques mais n’arrive pas à trouver la paix de l’âme recherchée. Puis c’est la rencontre avec Gotama, le Bouddha. Tout en reconnaissant sa doctrine sublime, il ne peut l’accepter et commence une autre vie auprès de la belle Kamala et du marchand Kamaswani. Les richesses qu’il acquiert en font un homme neuf, matérialiste, dont le personnage finit par lui déplaire.
Il s’en va à travers la forêt, au bord du fleuve. C’est là que s’accomplit l’ultime phase du cycle de son évolution.

Le loup des steppes d’Hermann Hesse (conseillé par Natacha)
4e couverture : Au premier abord, Harry Haller impressionne désagréablement le neveu de sa nouvelle logeuse, peut-être par le regard mi-satisfait mi-moqueur dont il examine les êtres, comme si le confort bourgeois de la maison lui semblait à la fois étranger, plaisant et dérisoire. Si Haller considère tout avec l’ironie d’un habitant de Sirius ou d’ailleurs, c’est qu’il appartient effectivement à un autre monde, celui de l’intellectualité pure. A force de renier ce qui constitue le bonheur quotidien des hommes, il se sent devenu un « loup des steppes » inapte à frayer avec ses semblables, de plus en plus solitaire et voué à l’isolement. Il n’entrevoit qu’une solution : se tuer, mais la peur de la mort l’empêche soudain de rentrer chez lui mettre son dessein à exécution. Il erre dans la ville. A l’Aigle noir, il rencontre Hermine, son homologue féminin qui a choisi la pratique de ces plaisirs que lui-même a fuis. Elle le contraint à en faire l’apprentissage : c’est une véritable initiation à la vie, une quête troublante pour découvrir le difficile équilibre entre le corps et l’esprit sans lequel l’homme ne peut atteindre sa plénitude.
Merci pour ces super conseils!
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Et on n’a oublié le grand Kafka… génie de la littérature allemande!
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