La thématique des faits divers ou histoires vraies nous a occupé une longue soirée. Certaines affaires ou histoires invitent effectivement aux échanges, aux interrogations et passionnent très vite.
Bon, il y avait aussi le Brexit, la Belgique, ces autres affaires qui ressemblent à celles que nous avons évoquées.
Pour résumer, il y a vraiment beaucoup d’excellents livres et d’excellents sujets dans cette thématique. Découvrez ci-dessous nos conseils.

L’adversaire d’Emmanuel Carrère (conseillé par Cécile et Stéphanie)

4e couverture : Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même.
L’enquête a révélé qu’il n’était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu’il n’était rien d’autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. 
Près d’être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Je suis entré en relation avec lui, j’ai assisté à son procès. J’ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d’imposture et d’absence.
D’imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu’il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d’autoroute ou dans les forêts du jura. 
De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m’a touché de si près et touche, je crois, chacun d’entre nous. 

Fonny de Lieve Joris (Conseillé par Florence)

4e couverture : Alors qu’elle travaille à un nouveau livre, l’auteur apprend que son frère Fonny, le “mouton noir” de la famille, est dans le coma à la suite d’un accident de voiture. S’ensuivent de multiples appels téléphoniques à ses parents, ses nombreux frères et sœurs, et plusieurs voyages pour se rendre au chevet du blessé. En racontant ce moment particulier de leur vie, qui les réunit tous, Lieve Joris laisse affleurer les souvenirs de son enfance et ceux, plus anciens, qu’elle a reçus en héritage. Habituellement cantonnée dans son rôle de témoin, elle livre ici un texte bien plus intime, esquissant un autoportrait à travers le récit de ce drame et l’exploration de son histoire familiale.

Terre des hommes d’Antoine de Saint-Exupéry (conseillé par Muriel)

4e couverture : « Nous habitons une planète errante. » Saint-Exupéry, qui vient d’être nommé pilote de ligne, découvre, admire, médite notre planète. Assurant désormais le courrier entre Toulouse et Dakar, il hérite d’une vaste responsabilité à l’égard des hommes, mais surtout de lui-même et de son rapport au monde. Tout en goûtant « la pulpe amère des nuits de vol », il apprend à habiter la planète et la condition d’homme, lit son chemin intérieur à travers les astres. En plus du langage universel, il jouit aussi chaque jour de la fraternité qui le lie à ses camarades du ciel. Il rend hommage à Mermoz ou à Guillaumet, à qui est dédicacé le roman, et dont il rappelle les célèbres paroles : « Ce que j’ai fait, je le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait. » Dès Courrier Sud et Vol de nuit, l’homme d’action a su admirablement se mettre au diapason de l’homme de pensée et de l’humaniste qu’était tout à la fois Saint-Exupéry. Dans Terre des hommes, l’aviateur-écrivain s’intéresse particulièrement à la rigueur qu’exigent les relations humaines. –Laure Anciel 

La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette (conseillé par Muriel)

4e couverture : Elle s’appelait Suzanne Meloche et était née en 1926 à Ottawa. Un jour, elle décida, d’une manière radicale, de suivre sa propre voie, abandonnant ses enfants. Afin de remonter le cours l’existence de cette grand-mère qu’elle n’a pas connue, Anaïs Barbeau-Lavalette a engagé une détective privée et écrit à partir des indices dégagés. 
Elle nous confie, à travers le portrait d’une femme explosive, restée en marge de l’histoire, une réflexion d’une intensité rare sur la liberté, la filiation et la création. Un texte en forme d’adresse, directe et sans fard, à celle qui blessa sa mère à jamais.

Ce qu’il advint du sauvage blanc de François Garde (conseillé par Geneviève)

4e couverture : Au milieu du XIXe siècle, Narcisse Pelletier, un jeune matelot français, est abandonné sur une plage d’Australie. Dix-sept ans plus tard, un navire anglais le retrouve par hasard : il vit nu, tatoué, sait chasser et pêcher à la manière de la tribu qui l’a recueilli. Il a perdu l’usage de la langue française et oublié son nom.
Que s’est-il passé pendant ces dix-sept années ? C’est l’énigme à laquelle se heurte Octave de Vallombrun, l’homme providentiel qui prend sous son aile à Sydney celui qu’on surnomme désormais le « sauvage blanc ».

Catch me if you can de Franck W.Abagnale (conseillé par Geneviève)

4e couverture : Frank W. Abagnale, alias Frank Williams, Robert Conrad, Frank Adams, and Robert Monjo, was one of the most daring con men, forgers, imposters, and escape artists in history. In his brief but notorious criminal career, Abagnale donned a pilot’s uniform and copiloted a Pan Am jet, masqueraded as the supervising resident of a hospital, practiced law without a license, passed himself off as a college sociology professor, and cashed over $2.5 million in forged checks, all before he was 21. Known by the police of 26 foreign countries and all 50 states as « The Skywayman », Abagnale lived a sumptuous life on the lam – until the law caught up with him.
Now recognized as the nation’s leading authority on financial foul play, Abagnale is a charming rogue whose hilarious, stranger-than-fiction international escapades and ingenious escapes – including one from an airplane – make Catch Me If You Can an irresistible tale of deceit. It’s also a film starring Leonardo DiCaprio and Tom Hanks.

Histoire d’un Allemand de Sebastian Haffner (conseillé par Natacha)

4e couverture : Dans un texte rédigé en 1939 et publié à titre posthume, le journaliste allemand Sebastian Haffner fait une chronique saisissante de ses expériences personnelles pendant l’époque de l’instauration du nazisme. D’une clarté et d’une autorité exemplaires, son récit rend palpables, donc compréhensibles, les circonstances de l’avènement du régime hitlérien. A cet égard, c’est un ouvrage dont la lecture, en plus de l’intérêt littéraire qui la justifie, est indispensable à la connaissance de notre temps.

La fin de l’homme rouge de Svetlana Alexievitch (conseillé par Natacha)

4e couverture : Après soixante-dix ans de marxisme-léninisme, après des millions de morts, après l’implosion de l’URSS, que reste-t-il de l’Homo sovieticus ? Armée d’un magnétophone et d’un stylo, mue par l’attention et la fidélité, Svetlana Alexievitch a rencontré des survivants qui ont vécu la petite histoire d’une grande utopie et témoignent de cette tragédie qu’a été l’Union soviétique. 
Ce magnifique requiem fait ainsi résonner des centaines de voix brisées : des humiliés et des offensés, des gens bien, d’autres moins bien, des mères déportées avec leurs enfants, des staliniens impénitents malgré le Goulag, des enthousiastes de la perestroïka ahuris devant le capitalisme triomphant et, aujourd’hui, des citoyens résistant à l’instauration de nouvelles dictatures… 
A la fin subsiste cette interrogation : pourquoi un tel malheur ? Le malheur russe ? Impossible en effet de se départir de l’impression que ce pays a été « l’enfer d’une autre planète ».

Hillbilly Elegy de J.D. Vance (conseillé par Natacha)

4e couverture : From a former marine and Yale Law School graduate, a powerful account of growing up in a poor Rust Belt town that offers a broader, probing look at the struggles of America’s white working class
Hillbilly Elegy is a passionate and personal analysis of a culture in crisis—that of white working-class Americans. The decline of this group, a demographic of our country that has been slowly disintegrating over forty years, has been reported on with growing frequency and alarm, but has never before been written about as searingly from the inside. J. D. Vance tells the true story of what a social, regional, and class decline feels like when you were born with it hung around your neck.
The Vance family story begins hopefully in postwar America. J. D.’s grandparents were “dirt poor and in love,” and moved north from Kentucky’s Appalachia region to Ohio in the hopes of escaping the dreadful poverty around them. They raised a middle-class family, and eventually their grandchild (the author) would graduate from Yale Law School, a conventional marker of their success in achieving generational upward mobility.
But as the family saga of Hillbilly Elegy plays out, we learn that this is only the short, superficial version. Vance’s grandparents, aunt, uncle, sister, and, most of all, his mother, struggled profoundly with the demands of their new middle-class life, and were never able to fully escape the legacy of abuse, alcoholism, poverty, and trauma so characteristic of their part of America. Vance piercingly shows how he himself still carries around the demons of their chaotic family history.
A deeply moving memoir with its share of humor and vividly colorful figures, Hillbilly Elegy is the story of how upward mobility really feels. And it is an urgent and troubling meditation on the loss of the American dream for a large segment of this country.

Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918 (conseillé par Natacha)

4e couverture : En 1914, Louis Barthas a trente-cinq ans. Tonnelier dans son village de l’Aude – Peyriac-Minervois -, il est mobilisé au 280e d’infanterie basé à Narbonne. Il fera toute la guerre comme caporal. Il connaîtra le secteur sinistre de Lorette, Verdun, la Somme, l’offensive du Chemin des Dames ; la boue, les rats et les poux ;les attaques au devant des mitrailleuses et les bombardements écrasants; les absurdités du commandement, les mutineries de 1917, les tentatives de fraternisation. 
Au front, Barthas note tout ce qu’il voit, tout ce qu’il ressent. De retour chez lui, survivant, il va rédiger au propre son journal de guerre, à l’encre violette, sur dix-neuf cahiers d’écolier. Sens de l’observation précise, lucidité, émotion et humour mêlés, révèlent chez le caporal tonnelier un talent d’écrivain qui n’est gâté par aucune recherche d’effets littéraires. Le livre, présenté par Rémy Cazals, est devenu un classique depuis sa première édition en 1978, réalisée avec l’aide des petits-enfants de Louis Barthas et de la Fédération audoise des oeuvres laïques. 

La petite femelle de Philippe Jaenada (conseillé par Sabine et Bénédicte)

4e couverture : Au mois de novembre 1953 débute le procès retentissant de Pauline Dubuisson, accusée d’avoir tué de sang-froid son amant. Mais qui est donc cette beauté ravageuse dont la France entière réclame la tête ? Une arriviste froide et calculatrice ? Un monstre de duplicité qui a couché avec les Allemands, a été tondue, avant d’assassiner par jalousie un garçon de bonne famille ? Ou n’est-elle, au contraire, qu’une jeune fille libre qui revendique avant l’heure son émancipation et questionne la place des femmes au sein de la société ? Personne n’a jamais voulu écouter ce qu’elle avait à dire, elle que les soubresauts de l’Histoire ont pourtant broyée sans pitié. Telle une enquête policière, La Petite Femelle retrace la quête obsessionnelle que Philippe Jaenada a menée pour rendre justice à Pauline Dubuisson en éclairant sa personnalité d’un nouveau jour. À son sujet, il a tout lu, tout écouté, soulevé toutes les pierres. Il nous livre ici un roman minutieux et passionnant, auquel, avec un sens de l’équilibre digne des meilleurs funambules, il parvient à greffer son humour irrésistible, son inimitable autodérision et ses cascades de digressions. Un récit palpitant, qui défie toutes les règles romanesques.

Commentaire de Sabine : J’ai adoré ce livre ! Philippe Jarnada raconte l’histore de Pauline Dubuisson qui reste dans l’histoire connue comme l’une des plus grande meurtrière française du 20e siècle. Or l’est-elle vraiment? Philippe Jaenada s’attache tout au long de ses 725 pages a démontrer le contraire et à dénoncer les calomnies dont Pauline Dubuisson fut l’objet. Il a tout lu, toutes les pièces du dossier d’instruction, tous les documents qu’il a pu trouver sur l’enfance de Pauline Dubuisson, les livres qu’elle lisait, les autres faits divers de l’époque similaires à celui de Pauline, les histoires de ses amies co-detenues, l’histoire de Brigitte Bardot qui l’incarna pour Clouzeau dans la Vérité, l’histoire du grand-père de Vincent Lindon, de Jacques Vergès. Et toujours, il y a ce ton de Philippe Jaenada qui protège sa Pauline comme on protègerait son amie. L’humour de l’écrivain allège le sujet du livre et rend la lecture particulièrement agréable. Je recommande absolument ce livre.

24 jours- La vérité sur l’affaire Ilan Halimi par Emilie Frèche et Ruth Halimi

4e couverture : Ruth Halimi s’exprime pour la première fois dans ce livre. Son témoignage est d’une très grande force parce qu’il refuse de céder à une émotion facile. La barbarie des preneurs d’otage et leur antisémitisme font d’autant plus froid dans le dos que ce récit s’en tient aux faits. Le livre de Ruth Halimi et Émilie Frèche ne triche jamais avec la vérité. Il montre, au fil de ces 24 jours, l’impuissance de la police. Il révèle aussi des erreurs qui font dire à Ruth Halimi que son fils aurait pu être sauvé. Nul ne pouvait imaginer que dans la France de 2006 se produise un tel événement. Et pourtant…
La parution de ce texte, juste avant le procès du gang des barbares, en fait un événement. Ce document est exceptionnel parce que jamais, jusqu’alors, Madame Ruth Halimi n’avait accepté de s’exprimer sur la mort de son fils. Personne ne peut être indifférent à ce témoignage sur un assassinat qui a profondément troublé le pays par son atrocité et son caractère antisémite ouvertement revendiqué par des meurtriers de sang froid.
Depuis la mort de son fils Ilan, après 24 jours de séquestration et de tortures, en février 2006, sa mère, Ruth Halimi, a gardé le silence. Alors que s’approche le procès des barbares qui ont perpétré cet horrible assassinat, elle raconte ce voyage dans l’enfer de l’antisémitisme et le drame intime qu’elle a vécu.

La terre qui les sépare d’Hisham Matar (conseillé par Lise)

Commentaire de Lise : C’est une histoire vraie, mais c’est surtout un formidable hommage à un père, disparu trop tôt, enlevé en 1990 par les sbires de Kadhafi en Egypte où il s’était réfugié avec sa famille. Son fils Hisham aura pendant 20 ans tout tenté pour retrouver sa trace, et surtout ce qu’il était devenu. Ce fils, né à New York, a grandi en Lybie avant que la famille ne s’exile au Caire en 1979. Il étudie en Angleterre lorsque son père disparait, et cette perte le hante encore aujourd’hui. Mêlant les époques et les genres, c’est un roman qui demande de l’attention, mais il est par là même un magnifique témoignage sur cette histoire lybienne peu connue, sur les relations internationales et la diplomatie, sur tout ce qui nous manque quand on perd un parent, sur l’espoir, qui se cache derrière chaque rencontre, chaque lettre, chaque petit pas, sur le refus de l’évidence, la mort de ce père aimé, sur les compromissions, les lâchetés et le besoin de continuer à vivre avec dignité… A-t-il survécu au massacre de la prison d’Abou Salim en 1996 ? Personne ne le sait. Pas plus qu’il ne réapparaît en 2011, lorsqu’à la suite de la chute du dictateur les prisons du pays s’ouvrent enfin, libérant deux oncles et deux cousins d’Hisham, emprisonnés depuis 20 ans. Aujourd’hui Hisham ‘travaille et survis’ comme il le dit lui-même, il est retourné pour la première fois en Lybie en 2012 après plus de 30 ans d’exil, mais vit toujours à Londres.

 Jayne Mansfield 1967 de Simon Liberati (Conseillé par Clotilde)

4e couverture : « Aux basses heures de la nuit, le 29 juin 1967, sur un tronçon de la route US 90 qui relie la ville de Biloxi à La Nouvelle-Orléans, une Buick Electra 225 bleu métallisé, modèle 66, se trouva engagée dans une collision mortelle. » Cette Buick broyée transportait Jayne Mansfield, l’actrice la plus photographiée au monde, célébrissime sex-symbol des années 1950. Simon Liberati fouille dans les recoins les plus ténébreux de sa vie, retrace ses dernières heures qui disent aussi le crépuscule de l’âge d’or hollywoodien. Perruques, LSD, chihuahuas, amants cogneurs, satanisme… Une oraison funèbre, une histoire de chaos et de mort récompensée par le prix Femina.

Commentaire de Clotilde : Du vraiment livre de fait-divers: entre voyeurisme, glauque, glamour, tous les ingrédients qui poussent la nature humaine à s’intéresser à la vie des autres, en se disant “heureusement, ce n’est pas ma vie” ou alors “ça arrive à tout le monde”.Roman qui se lit vite. Pas de la grande littérature non plus.

De sang froid de Truman Capote (conseillé par Clotilde)

4e couverture : Il était midi au cœur du désert de Mojave. Assis sur une valise de paille, Perry jouait de l’harmonica. Dick était debout au bord d’une grande route noire, la Route 66, les yeux fixés sur le vide immaculé comme si l’intensité de son regard pouvait forcer des automobilistes à se montrer. Il en passait très peu, et nul d’entre eux ne s’arrêtait pour les auto-stoppeurs…
Ils attendaient un voyageur solitaire dans une voiture convenable et avec de l’argent dans son porte-billets : un étranger à voler, étrangler et abandonner dans le désert.
Le roman culte inspiré à Truman Capote par un terrible fait divers.

Une réponse sur « Faits divers ou histoires vraies »

Laisser un commentaire