1. L’ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon
    • ombre ventCommentaire de Muriel : Barcelone de l’après-guerre, un jeune homme est conduit par son père au ‘Cimetière des Livres Oubliés’, une bibliothèque magique et secrète renfermant des œuvres anciennes oubliées. Le jeune homme choisit L’Ombre du Vent de Julián Carax. Subjugué par cette lecture, il part à la découverte de la vie de Carax. Au fur et à mesure de ses investigations, il découvre une histoire troublante et mystérieuse, des phénomènes étranges se produisent… J’ai trouvé ce livre merveilleux et bouleversant par ses personnages hauts en couleurs, son univers si particulier, sa belle écriture, son intrigue à la limite du surréalisme, les émotions qu’il suscite.
  2. Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan
    • rien ne s'oppose a la nuitCommentaire de Lise : Un livre bouleversant, touchant, l’histoire vraie de la mère de Delphine de Vigan, Lucile, qui a trouvé en moi beaucoup d’échos à ma propre histoire, celle de ma mère, ma grand-mère, une lignée de femmes (ici aussi). Une histoire impossible à résumer, une famille incroyable, destructrice et créatrice en même temps, pleine de failles sous le vernis des apparences. C’est pour l’auteur une plongée dans les souvenirs, les siens et ceux que ses proches ont accepté de partager, pour essayer de comprendre, un peu, qui était Lucile, diagnostiquée bipolaire, fille trop belle, mère trop jeune, qui se remplit d’alcool et de drogues pour combler ces fameuses failles, avant d’être internée. Une mère que Delphine a voulu comprendre pour peut-être mieux l’approcher, juste après qu’elle se soit donné la mort. Un livre magnifique.
  3. La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier
    • jeune fille perleCommentaire de Cécile : La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l’âge d’or de la peinture hollandaise. Griet s’occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s’efforçant d’amadouer l’épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives. Ce qui m’a bouleversée, c’est la pureté de cet amour.
  4. La méprise de Florence Aubenas
    • la mépriseCommentaire de Cécile : De mai à juillet 2004, s’est tenu à Saint-Omer le procès de l’affaire Outreau : 17 personnes accusées de faire partie d’un réseau de pédophilie. Elles sont présentées comme de vrais monstres, qui vendent des enfants, les violent et parfois les tuent. Il y a là des notables, un huissier et sa femme qui vient en tailleur à des orgies dans une Cité HLM, un curé qui tient en laisse un berger allemand lubrique, une boulangère qui fait trafic de cassettes pédophiles en Belgique sous ses cartons de confiseries. Parmi ces accusés, 13 se disent innocents. Ils sont dénoncés par les 4 autres, deux couples de voisins. Mensonges ou vérité ? Qui est coupable ? Qui est innocent ? S’agit-il d’un réseau international ou d’un huis clos entre voisins ? En tant que juriste, ce livre me parle terriblement et ce qui m’a bouleversée c’est ce cercle infernal du mensonge qui gâche des vies jusqu’à tuer des gens de désespoir.
  5. Retour à Lemberg de Philippe Sands
    • retour a LembergCommentaire de Florence : C’est très bien écrit et très enrichissant en connaissances historiques. C’est également très sensible puisque l’auteur qui est lui-même juriste par à la recherche du passé de sa famille et découvre au cours de son enquête des personnages ayant marqué l’histoire du droit international. On croise ainsi les destins de quatre hommes dans la ville de Lemberg avant et durant la Seconde Guerre mondiale : L. Buchholz, Juif et grand-père de l’auteur, y passe son enfance, H. Lauterpacht et R. Lemkin, Juifs, y étudient le droit et inventent respectivement les concepts de crime contre l’humanité et de génocide, H. Frank, haut dignitaire nazi, y annonce la solution finale.
  6. Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
    • elise ou la vraie vieCommentaire de Florence : Un livre qui décrit très bien la vie en usine sur une chaîne, le milieu ouvrier donc, et un climat particulier : le Paris à l’époque de la guerre d’Algérie. le ton n’est pas joyeux du tout. Pour ceux et celles qui connaissent la chanson Cendrillon de Louis Bertignac, c’est un peu cela: la désillusion de la promesse de la vie. Un livre que j’ai lu très jeune et que j’ai toujours gardé avec moi.
  7. La femme rompue de Simone de Beauvoir
    • la femme rompueCommentaire de Natacha : Ce court roman raconte, sous la forme d’un journal intime, l’histoire d’une femme qui apprend que son mari la trompe, puis qui la quitte. Cette femme qui était très fière de la réussite de sa vie de couple et de famille, à laquelle elle s’était entièrement consacrée,découvre petit à petit l’étendue de la tromperie de son mari. Elle voit son monde s’écrouler et remet en cause les fondements de sa vie. Un livre très bien écrit et très dur, que j’ai lu à 16 ans et qui m’a marquée pour toujours.
  8. De ontdekking van de hemel – la découverte du ciel de Harry Mulish
    • de ontdekking van de hemelCommentaire de Patricia : Lorsque dans la nuit du 13 février 1967, Max Delius prend en stop Onno Quist sur la route d’Amsterdam, il ne sait pas que cette rencontre changera le cours de son existence. En apparence, tout sépare les deux hommes : l’un est astronome, coureur de jupons, extraverti et jouisseur, l’autre spécialiste des langues anciennes indéchiffrables, plutôt timide et solitaire. Max et Onno deviennent pourtant inséparables.
      Dans cet ambitieux roman, que la critique a rapidement comparé à La montagne magique de Thomas Mann, l’intrigue est racontée par l’ange qui a reçu pour mission de récupérer les Tables de la loi données par Dieu à Moïse. Un roman somme qui, à travers des péripéties souvent hautes en couleur, dresse un bilan chargé, mais non dépourvu d’espoir, de la seconde moitié du vingtième siècle. Ce que j’ai aimé, c’est toute la réflexion philosophique très sincère et honnête de l’auteur.
  9. We were the lucky ones de Georgia Hunter
    • we were the lucky onesCommentaire de Patricia : Le roman de Georgia Hunter, « We Were the Lucky Ones », représente une famille de Juifs polonais qui ont été très chanceux, en effet. Les parents et cinq enfants – ont tous survécu à l’Holocauste et ont fini par vivre dans le monde entier. « Lucky Ones » n’est pas vraiment un roman, parce que Hunter utilise la famille de sa mère comme base de l’histoire, donnant de vrais noms et situations. Pour autant elle créé ses propres dialogues et imagine tout ce qu’ils ont pu ressentir. Elle commence chaque chapitre avec un bref rapport sur ce qui se passait dans la guerre. Ce mélange de vécu imaginé donne beaucoup de sensibilité au roman et suffisamment de recul pour comprendre l’horreur de cette période noire de l’histoire mondiale.
  10. Le mur invisible de Marlen Haushoffer
    • le mur invisibleCommentaire de Geneviève : La narratrice vient passer le week-end dans le chalet de montagne de sa cousine et son mari dans les Alpes autrichienne. Le couple descend au village pour faire des courses. La narratrice se réveille le lendemain mais sa cousine et son mari ne sont pas rentrés. Elle part se promener avec leur chien et elle se rend compte qu’un mur invisible l’isole du monde « extérieur », elle se retrouve seule, prisonnière dans les alpages. Il va falloir s’organiser pour survivre… C’est l’histoire d’une femme ordinaire à qui il arrive quelque chose d’extraordinaire. L’histoire est prenante parce qu’au-delà de tout ce que la narratrice entreprend pour survivre, ce qui va vite se résumer aux problèmes de la nourriture et du chauffage, on comprend bien que les liens qu’elle tisse avec les animaux sont tout aussi importants pour sa survie. Personnellement je n’ai pas trouvé le style de la narration extraordinaire, mais il est sûrement voulu vu qu’il s’agit de Madame Tout-le-monde qui écrit son histoire, mais je suis restée longtemps habitée par l’ambiance que dégage le livre, je dois avouer que souvent je me suis posée la question de savoir ce que moi j’aurais fait à sa place. Et ses périodes de désespoir, je les ai vécues avec elle. Que ça doit être dur de n’avoir jamais personne à qui parler…
  11. Le cortège de la mort d’Elizabeth George
    • le cortège de la mortCommentaire de Sarah : Il y a deux parties dans ce livre , la première relate de manière très clinique un fait divers atroce, qui a pour fait aggravant qu’il a été commis par des enfants d’une douzaine d’années .
      Il s’agit d’un fait divers qui s’est réellement passé en Angleterre, les pages concernant ce sujet ressemblent d’ailleurs à des compte-rendu et sont en italiques pour les différencier. De même, les peines encourues par les différents protagonistes sont les peines réelles. C’est cette histoire, en particulier qui m’a bouleversée par son caractère véridique et si effroyable. Impossible de l’oublier !
  12. Les clandestins de Youssouf Amine Elalamy
    • les clandestinsCommentaire de Séverine : « C’est l’histoire de douze hommes et une femme. La femme est enceinte : douze plus un quatorze. Quatorze personnages qui traversent le grand bleu dans le noir. Quinze avec le petit bateau en bois. Seize, avec la Lune qui les observe de son œil mort. Dix-sept avec la mer dans tous ses états. Dix-huit avec le panier à fruits. Dix-neuf même, en comptant le ver qui embarque à bord d’une pomme. »
      Treize clandestins, douze hommes et une femme, trouvent la mort là où ils espéraient la vie, rejetés sur une petite plage du nord du Maroc. Ils ont, comme tant d’autres avant eux, rêvé de départ et tenté de rejoindre l’Europe, ici, près de Tanger, seulement distante d’une vingtaine de kilomètres.
      Ils ont payé de leur vie ce désir d’ailleurs qui les a poussés à s’embarquer sur un esquif trop fragile.
      Retraçant l’histoire des treize noyés en treize courts chapitres sur le souvenir que chacun a laissé dans leur village, Youssouf Elalamy a choisi une construction de chœur antique pour évoquer, d’une langue nue et lyrique, une poignée de destins tragiques, emblématiques de tous les exils.
      Ce livre m’a été prêté par une amie en quête de sens car très malade. L’écriture est magnifique et le sujet de rendre leur identité à ces corps anonyme sonne particulièrement juste et fondamentale.
  13. Les frères Karamazov de Fiodor Dostoïevski
    • les frères karamazovCommentaire de Sabine : Ce roman est pour moi le meilleur de Dostoievski. Je l’ai lu lorsque j’avais 20 ans. Je trouvais les raisonnements, les analyses de Dostoeivski si justes, si bien écrites, si intelligentes que j’en ai recopié des passages entiers dans un carnet. Dostoeivski dessine ici le portrait d’une famille dont les trois fils ont chacun une vision différente de la vie. Leur père est retrouvé mort et l’aîné est naturellement suspecté de part sa relation avec son père et son caractère. Mais rien n’est évident chez Dostoievski et les arguments de ces trois frères nous questionnent en permanence sur le bien, le mal, le jugemement, la culpabilité, le pardon. Si je devais choisir un livre à emmener avec moi sur une île déserte, ce serait celui-là car les descriptions des personnages, la compréhension de la nature humaine, les questionnements sur le sens de la vie sont d’une finesse et d’une complexité que je n’ai jamais retrouvées ailleurs.
  14. Les bienveillantes de Jonathan Littell
    • les bienveillantesCommentaire de Sabine : De la même façon que « La mort est mon métier » de Robert Merle, m’avait interpellée en racontant la seconde guerre mondiale du point de vue d’un bourreau, les Bienveillantes m’ont pour le moins secouée. Ce roman m’a bouleversée par la mécanique de l’horreur qu’il décrit très bien. Les jeux de pouvoirs des différentes fractions, la culture du bureaucratisme. C’est évidemment d’autant plus bouleversant que cette fiction se passe à une époque que nos grands-parents ont vécue, qui n’est pas si loin de nous.
  15. Vendredi ou les limbes du Pacifiques de Michel Tournier
    • vendredi ou les limbes du pacifiqueCommentaire de Sabine : C’est le sujet de la solitude qui m’a bouleversé dans ce roman et la nécessité du personnage à recréer une société pour survivre. Ce Robinson de Michel Tournier m’a réellement impressionnée car il comprend très vite ce dont il a besoin pour rester humain. Ce qui m’a bouleversée également, c’est la description du rapport de l’homme à la nature. Une réflexion qui évolue dans le livre avec le personnage. Rien que pour cela, il serait bon de faire lire ce roman à certains!
  16. Réparer les vivants de Maylis de Kerangal
    • reparer-les-vivants-1021658Commentaire de Sabine : Ce livre m’a bouleversée de par le sujet qu’il traite à savoir le dons d’organes. L’approche est très nuancée, très prudente et toujours raisonnée. Dès le début on sait vers quel objectif on se dirige, il reste à l’esprit constamment mais il s’efface au profit de l’empathie pour les parents du donneur. Cela m’a beaucoup touchée car même si ce sujet semble être tellement politiquement correct qu’on peut difficilement l’aborder sans aller dans le sens du bien commun. Il n’est reste pas moins un sujet extraordinarement complexe tant sur le plan de la morale que sur le plan de la médecine.

 

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